Analyse - photo de Van de Hoef

par Artsmette  -  #analyse, #critique photo

Photo publiée avec l'autorisation de son auteur.

Photo publiée avec l'autorisation de son auteur.

10 Klein cop metruisy regards de Juliën Van de Hoef
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1 - Technicité : Voici une photographie couleur traitée en HDR (high dynamic range, image à grande gamme dynamique), sur l'image diffusée sur internet, l'image présente un "bruit" important. Sans doute s'agit-il d'une version compressée avec dégradation du piqué de l'image. Grande profondeur de champ : pas de flou, des détails autant en premier plan que dans les éléments à l'arrière-plan. Le plan d'ensemble présente une rue vraisemblablement d'une ville ou d'un village belge ou hollandais. Un de ces villages que l'on aime s'imaginer et visiter : une rue empierrée bordée de maisons de briques. des maisons au double-vitrage avec encadrements noirs. la photographie est prise à hauteur d'homme, de niveau, en respectant les verticales. les lignes de fuite conduiraient notre regard vers le bout de la rue en l'absence du personnage. l'"événement" est l'apparition du personnage situé en premier plan et pratiquement sur la ligne de tiers droite. Il s'agit d'un "plan poitrine". Le personnage ne nous regarde pas : nous sommes spectateur d'un pseudo-événement. Le traitement colorimétrique du personnage et du lieu confère une grande unité à l'image : le personnage ne dénote pas dans cet environnement. Les lumières sont diffuses, pas d'ombres marquées, l'éclairage de la lanterne semble indiquer une photo de "petit matin" ou de début de soirée. Ambiance renforcée par un ciel chargé. Le visage du personnage est lumineux. Lumière qui éclaire le profil à hauteur de l'œil et tombe naturellement sur l'épaule droite. Le contraste entre le traitement du personnage (plus lumineux, plus coloré) et le reste de la photo donne la priorité au personnage. Il s'agit donc par sa construction et son traitement d'une image équilibrée, sensible et détaillée.
2- Interprétation :
Cette image m'a happé : d'où vient cet homme ? Sort-il d'une de ces maisons ? Il semble heureux : heureux de vivre, heureux de se rendre chez un ami ou dans sa famille. A moins qu'il ne voit un peu plus loin une personne de connaissance dont il se réjouit d'avance de la rencontrer. En tout cas, nous ne l'intéressons pas, il est tout à son bonheur, qu'on le partage ou non peu importe. Mais il se trouve qu'on est pris d'empathie, on aurait envie de l'arrêter, l'interpeler. Le personnage a l'air avenant, aimable. Il est bien habillé, a pris soin de sa tenue. Ses cheveux blancs, ses rides, son sourire nous mettent en confiance. Mais non, nous ne l'arrêterons pas. Nous aurions trop peur de rompre un charme. Le petit reflet dans le verre de lunettes nous conduit déjà dans l'ailleurs.
Par la construction de l'image, nous sentons que dans quelques instants il ne nous restera que le souvenir de cet homme et nous serons devant cette rue vide, au charme nordique, avec, pour tout rappel d'une présence humain, une bicyclette qui attend un autre événement de la vie quotidienne.
Une belle photo.

édité en Avril 2015

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